À moins de vivre éternellement en ermite, tout individu est préoccupé par sa vie sentimentale à un moment donné de son existence. Si les rapports entre les deux sexes ont souvent été délicats, la société 2.0 a ajouté de nouveaux paramètres pas toujours faciles à dompter. Entre l’omniprésence des réseaux sociaux et applis de rencontres, l’émergence d’un féminisme parfois radical et l’éclosion de mouvements masculinistes, les relations entre les hommes et les femmes se complexifient. Un nombre croissant de célibataires ne parvient plus à trouver chaussure à son pied. À tel point que l’on reviendra un jour aux mariages arrangés ?
Une société de l’immédiateté peu propice à la construction lente d’une relation sérieuse
Ce n’est plus un secret, internet a changé notre rapport au monde depuis plus de deux décennies maintenant. La toile a expérimenté un coup d’accélérateur avec les réseaux sociaux qui nous ont (re)mis en relation avec de multiples personnes venant de toutes contrées.
Les cercles sociaux ne sont plus limités par les connaissances de nos amis pour trouver d’éventuels partenaires amoureux. Moqués il y a quelques années, les sites de rencontres ont fait peau neuve avec l’avènement du smartphone. Ce dernier a vu l’éclosion de nombreuses applications.
Les contenus consommés en ligne sont également devenus des êtres humains. Entre Facebook, Instagram, WhatsApp, mais aussi Tinder, Happn ou encore LinkedIn, nous communiquons potentiellement avec des centaines d’individus, voire plus ! Ce nombre important de contacts divise inévitablement notre attention.
L’accès moins contraignant à n’importe quelle personne peut paradoxalement nous en éloigner plus facilement. Ainsi, si nous prenons l’exemple d’une femme célibataire, elle peut s’appuyer sur un large éventail de choix de partenaires éventuels.
Dans cette optique, elle ne s’attardera pas sur une personne si cette dernière ne remplit plus son rôle. Ceci est également valable dans l’autre sens, mais seulement pour une petite partie d’hommes qui se démarquent de leurs congénères.
Les gens qui ont le choix vont profiter de toutes les possibilités qui leur sont offertes sur un plateau. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant de retrouver de nombreux célibataires attractifs qui semblent avoir tout pour eux.
Leur succès est peu propice à la construction lente d’une relation avec une personne étrangère. À l’image du monde professionnel, tout est devenu ultra-concurrentiel et les fautes sont d’ailleurs moins facilement pardonnées.
Une liste de critères qui laisse peu de place à la notion d’amour
Ces jeunes gens attractifs sont généralement des actifs avec des existences bien remplies. Habitués à ce mode de vie célibataire qui leur permet d’enchainer des rendez-vous à leur bon vouloir, ils rêvent parfois d’amour. Le réel reprend cependant vite le pas.
La recherche de partenaire doit s’ancrer avec leur train de vie actuel afin de ne pas chambouler leur quotidien. Les tête-à-tête se transforment souvent en entretien d’embauche. À ce jeu-là, ce sont plus régulièrement les femmes qui se muent en intervieweuses.
Plus rationnelles en amour, les filles ont communément une meilleure vision de ce à quoi doit ressembler leur vie sentimentale. Très courtisées par la gent masculine à moins d’avoir un physique disgracieux, elles ont généralement rencontré plus d’amants qu’elles ne veulent bien l’admettre. Ce vécu a pour avantage de déceler ce qu’elles désirent, mais aussi, surtout ce qu’elles ne souhaitent plus !
Les jeunes ou presque trentenaires listent ordinairement des séries de critères. Ceux-ci sont soigneusement sélectionnés et étudiés à travers leurs différentes expériences sentimentales. La notion d’amour devient souvent vaine et un bon CV suffit parfois à parler à leur coeur. Aussi, une solide dynamique relationnelle s’avère inutile si le Curriculum ne répond pas aux attentes.
Sans jugement aucun des normes féminines, celles-ci existent également chez leurs confrères masculins. Ces derniers ont cependant une vision plus naïve de l’amour et se basent sur moins de critères pour désigner leur partenaire idéal.
Cela vaut surtout pour les hommes qui ont encore un tant soit peu le choix et ne crèvent pas la misère sur Tinder et d’autres applications de rencontres.
Les laissés pour compte à la recherche de solutions
Le nombre croissant de célibataires s’explique en partie par la démultiplication de partenaires accessibles. Or, pour de considérables solos, en grande majorité des hommes, cet éventail de choix les laisse sur le carreau.
La plupart des filles jouissent de multiples options bien qu’elles éprouvent parfois les pires difficultés à trouver chaussure à leur pied. Les garçons lambdas se trouvent quant à eux confrontés à cette énorme concurrence.
Les hommes qui ne parviennent pas à sortir du lot meurent symboliquement à petit feu. Si le recours aux prostituées pour avoir une vie sexuelle a toujours existé, ils sont pléthore à rêver d’une réelle histoire d’amour. Malheureusement pour eux, les applications de rencontres ne les aident pas à s’extirper du célibat, que du contraire !
Surclassés par une poignée de mâles qui concentrent tout l’intérêt de la gent féminine sur eux, ces laissés pour compte perdent logiquement le peu de confiance en eux qui leur restait.
Un nombre incalculable d’hommes n’a plus accès à une vie sexuelle et de surcroit à l’amour. De l’autre côté, la femme lambda galère souvent pour dénicher un partenaire sur le long terme. Elle n’éprouvera en revanche aucune difficulté à trouver des plans d’un soir.
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La science et les matchmakers pour trouver l’âme sœur
Peu importe où nous nous positionnons sur l’échelle de désirabilité, la trouvaille d’un(e) partenaire idéal(e) s’avère de plus en plus compliquée à l’ère 2.0. Dans cette optique, nous voyons éclore des émissions de dating où des personnes extérieures interviennent dans la recherche du match optimal.
Face à des applications de rencontres qui risquent de s’essouffler et les problèmes de communication croissants entre les hommes et les femmes, des intermédiaires plus ou moins compétents tentent de rabibocher de potentielles âmes sœurs.
Que cela soit via des agences matrimoniales, tout simplement des amis ou des familles qui, encore aujourd’hui, organisent des mariages arrangés, cela a toujours existé.
Ce modèle ancien ne sera certainement pas reproduit tel quel. Nous vivons actuellement dans une société hautement individualiste. Ce, surtout dans les grandes métropoles où la carrière prend une place prépondérante.
Les nouveaux couples arrangés auront surtout pour mission d’élever leur partenaire dans leur développement personnel sans que cela n’affecte leur progression. De nouveaux “power couple” émergeront pour le meilleur et pour le pire.
Un modèle voué à l’échec ?
Les principaux acteurs du marché de la rencontre devront selon toute vraisemblance se réinventer. La frustration de nombreux utilisateurs ne suffira plus pour vendre des abonnements payants qui ne les satisfont pas.
Les plus délaissés dans leur vie sentimentale seront certainement prêts à investir énormément de temps et d’argent. Le but étant d’enfin améliorer leur condition où les parts de gâteau sans mal partagées.
Ce modèle va-t-il révolutionner nos vies sentimentales ? Ces quelques lignes ne sont évidemment qu’une hypothèse d’un potentiel scénario futur du retour de mariages arrangés. Un matchmaker peut certes rapprocher deux individus scientifiquement compatibles, mais a peu d’emprise sur l’histoire d’amour et son évolution.
Il aura le pouvoir de rabibocher deux êtres sur des éléments factuels et rationnels tels que le plan de vie, le désir d’enfants, le statut social, etc. Or, deux personnes qui coïncident en tout point ne le sont pas nécessairement pour l’éternité. Nos envies de changements ne disparaitront pas du jour au lendemain dans notre monde à tentations multiples.
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