Nous vivons dans un monde où les inégalités sont pointées à juste titre. Or, on n’évoque pas assez l’écart abyssal qui se creuse entre les individus multipliant les partenaires et les personnes qui vivent une misère sexuelle. L’émergence des réseaux sociaux et autres applications de rencontres explique en grande partie ce phénomène. Comment déceler le séducteur compulsif qui paraissent bien sous tout rapport ? Comment en sortir lorsque nous l’incarnons malgré nous ? Peut-on revenir à une forme d’équilibre sur le marché de l’amour ?

Qu’est-ce qu’un séducteur compulsif ?

Un séducteur compulsif est une personne qui, poussée par un besoin irrépressible, enchaîne les conquêtes amoureuses ou sexuelles. Par essence, il ne parvient pas sans à se satisfaire d’une relation stable ou durable.

Contrairement à un séducteur classique, qui cherche à plaire ou à établir une connexion par jeu ou désir, le séducteur compulsif est souvent motivé par une profonde insécurité. Il ressent un besoin de validation constant ou un sentiment de revanche lié à des expériences passées de rejet ou de solitude.

Ce comportement devient une quête quasi obsessionnelle. La conquête elle-même importe plus que la qualité des relations, entraînant un cycle de séduction répétitif et insatisfaisant. Il est prisonnier de ce besoin de séduire pour combler un vide intérieur, mais se retrouve souvent dans un état de frustration ou d’épuisement émotionnel.

Déjà à un jeune âge, certaines personnes ont accumulé des dizaines, voire parfois plus d’une centaine de partenaires sexuels.

Le bodycount : une obsession moderne pour le séducteur compulsif

Le terme bodycount désigne le nombre de partenaires sexuels qu’une personne a eu au cours de sa vie. Bien que ce concept soit souvent abordé de manière légère, il est devenu un sujet de discussion complexe dans les relations modernes. L’avènement des applications de rencontre comme Tinder a permis aux séducteurs compulsifs de démultiplier leur nombre de conquêtes.

Le bodycount est parfois perçu comme un indicateur de l’expérience ou du comportement sexuel d’une personne. Le séducteur compulsif s’inscrit parfaitement dans ce registre. Pour certains, un bodycount important peut être associé à la liberté sexuelle, tandis que d’autres y voient une source de méfiance ou un obstacle à l’engagement émotionnel.

La vengeance du rejeté

Les personnes qui veulent améliorer leurs conditions présentent l’avantage d’être dans l’action. Celles et ceux qui proviennent d’un milieu modeste ont généralement envie de monter dans l’échelle sociale.

Or, ce sont les plus déterminés qui ne supportent plus leur situation qui auront l’effet de levier nécessaire pour s’élever dans la pyramide. Ces derniers adoptent des habitudes et des routines qui leur offriront de réaliser leur objectif.

Dans le cas d’un individu rejeté qui n’a pas connu les joies de l’amour à l’adolescence, il a néanmoins vu ses concurrents qui en avaient. Bien qu’il n’y ait pas de méthode unique pour séduire, l’exclu a identifié très tôt les aspects de sa personnalité qui n’intéressaient quasi personne et les aptitudes recherchées dont ses pairs disposaient.

Le physique fait évidemment partie intégrante du processus ! D’anciens garçons ou filles mal dans leur peau sont parvenus à façonner leur corps qu’ils n’acceptaient pas.

Passer à l’action : le rejeté en quête de transformation

Le travail effectué pour changer nous met en marche et les individus en action ont presque toujours un coup d’avance sur les autres. Curieux et observateurs, ils décèlent depuis leur adolescence, voire avant, les bons comportements à adopter pour être vu, respecté et même admiré.

Parmi ces vieux déçus de la vie, nous rencontrons des personnes qui sont montées très haut dans l’échelle sociale ou dans l’activité qu’elles ont ciblée. L’ancien rejeté qui cherche à améliorer sa condition a également deux options. La majorité tend à vouloir solutionner un problème avec une méthode qu’elle aura scrupuleusement suivie.

Une fois la blessure guérie, on vit une existence normale. La minorité représente les plus tenaces. Ils instaurent un nouveau mode de vie qui les pousse constamment à se perfectionner et devenir ce qu’il y a de meilleur dans ce qu’ils entreprennent.

Parmi cette catégorie, nous retrouvons de grands chefs d’entreprise, hommes politiques et autres entrepreneurs. Leur soif de performance en fait des mortels hautement respectés, mais également rarement satisfaits.

De rejeté à séducteur compulsif : quand le changement devient un piège

Dans cet article, nous nous focalisons sur le séducteurs compulsif. Les plus malheureux en amour hier le deviennent parfois aujourd’hui tout en étant passés de l’autre côté du continuum.

Qu’ils sévissent dans la vraie vie ou sur les applications de rencontres, les vieilles âmes blessées, hommes comme femmes, trainent avec eux tel un boulet un sentiment d’inachevé. Ce sentiment de revanche produit des effets bénéfiques au départ à bien des égards. Il montre en revanche aussi rapidement ses limites.

Prenons le cas d’un ancien timide devenu un maitre des rendez-vous galants. Il ne se contentera généralement pas de dénicher une petite amie qui l’aime pour ce qu’il est. Trop habitué à avoir été rejeté par la gent féminine, il va inconsciemment trouver douteux qu’une femme puisse pleinement s’intéresser à lui bien qu’il ait changé.

De plus, il évolue enfin dans la peau du garçon “succesfull” qu’il a toujours souhaité être. Ce qui l’attire le plus, c’est de séduire le type de filles qui lui échappaient dans sa jeunesse.

Inégalités dans l’amour : le fossé entre séducteurs et rejetés

Terme omniprésent dans les médias, l’inégalité est généralement exprimée pour mettre en lumière les différences sociales au sein de la société. La défense des “minorités” gagne du terrain avec les nombreux lobbys et associations.

Or, personne ne parle des disparités entre les individus lorsqu’il s’agit d’évoquer leur vie sentimentale et sexuelle. Certains enchainent les conquêtes comme les épisodes de leur série Netflix préférée tandis que d’autres sont effacés du script.

Tout adolescent mal dans sa peau a probablement vécu des moments où il se sentait invisible. Il le ressentait certainement comme une injustice. Très tôt, les inégalités apparaissent au grand jour et sont aussi incompréhensives que source de souffrance.

L’impuissance des personnes rejetées

Les parts du gâteau ne sont pas seulement mal distribuées, car certains n’ont même pas droit aux miettes. Pour diverses raisons, quelques garçons et filles cristallisent l’attention. Ces chanceux ont facilement accès à leurs premières amourettes tandis que d’autres en rêvent.

Vulnérables, les rejetés ne comprennent pas pourquoi ils se font surclasser par quelques camarades de classe à priori banals. Les laissés pour compte assistent impuissants à une répartition inégale qu’ils voudront parfois combattre toute leur vie.

La concentration d’un nombre important de personnes sur une petite quantité d’individus met en lumière que la société n’est pas si monogame que ça dans les faits. Le célibataire involontaire perd rapidement du terrain sur celui en couple qui est davantage convoité.

Les inégalités de succès dès l’adolescence poussent généralement les rejetés vers une décision radicale. Soit ils poursuivront dans le même registre en passant toujours derrière les autres, soit ils tendront vers l’inverse en étant animés d’un sentiment de revanche. Cette deuxième option est salvatrice à bien des égards, mais mène aussi parfois vers des extrêmes.

La jouissance excessive d’un nouveau statut pour le séducteur compulsif

Ce statut poussera notre Dom Juan à abuser de sa récente notoriété pour en vouloir systématiquement plus et devenir un séducteur compulsif. Il constate qu’il peut sans cesse se servir, consommer des prétendantes sans que les vannes se ferment. Cet éternelle recommencement lui procure certes toujours l’excitation de la nouvelle rencontre amoureuse.

Or, une forme de lassitude risque de peser. Bien que la beauté et le charme sont souvent décrits comme subjectifs, il y a pléthore d’éléments objectifs qui marchent régulièrement pour séduire une personne.

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L’incessante répétition crée la déception et même une perte d’enthousiasme. Hommes comme femmes, si vous connaissez un relatif succès sur les applications de rencontres en y enchainant les “dates”, vous savez ce dont je parle.

Au bout du 25e rendez-vous, l’envie n’est plus la même bien qu’un tête-à-tête puisse toujours amener son lot de surprises. Les personnes sont devenues interchangeables ! Le mystère qui fait battre notre coeur deux fois plus vite disparait au fur et à mesure de la consommation d’individus.

Abandonner la vengeance : vers un équilibre émotionnel ?

Le séducteur compulsif ayant souffert par le passé a réussi son pari. Tout comme une personne issue d’un milieu modeste qui a fait fortune, il a définitivement échappé à ses conditions d’antan.

Or, à l’instar d’un individu qui veut gagner toujours plus d’argent, il se retrouve bloqué. Ces maitres des “dates” sont parfois partagés entre un double sentiment. Celui de consommer systématiquement plus jusqu’à trouver la perle rare et l’envie de fonder une vie de famille.

Le séducteur compulsif se sent terriblement seul lorsqu’il n’est pas en quête d’une personne. Le simple fait de se mettre en couple chamboule tout son quotidien et ses objectifs. Trop focalisé sur ce passé douloureux, il s’emploie année après année à se venger de ce vécu en concentrant toute son énergie sur cette souffrance.

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Bien qu’une rencontre improbable puisse parfois métamorphoser le séducteur compulsif, il devra se trouver un autre dada pour entreprendre une vie sentimentale saine. Les femmes jamais satisfaites et désirant des enfants ont l’horloge biologique comme avertissement.

De l’autre côté, les hommes ont en revanche cette impression qu’ils peuvent jouir éternellement de leur nouveau statut. Or, concentrer sa vie sur la multiplicité des conquêtes montrera tôt ou tard ses limites.

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