Dans une société ultra connectée où l’individu est placé au centre, la peur de l’engagement amoureux semble gagner du terrain. Il demeure pourtant omniprésent dans les discours d’une majorité de personnes qui ne désirent pas terminer leurs jours seuls. Or, cette vision du futur parfois lointain se mélange avec un présent où nous sommes nombreux à vouloir limiter au maximum nos concessions. Ce paradoxe crée une véritable confusion dans l’esprit des êtres humains qui souhaitent un investissement amoureux qu’ils fuient plus facilement qu’au siècle dernier.

Une société basée sur l’individu qui favorise une peur de l’engagement amoureux

Ce n’est pas une surprise d’affirmer que dans notre société moderne l’individu est placé au centre. Sous l’impulsion du féminisme, de nombreuses femmes aspirent à développer leur propre bonheur plutôt que de vivre à travers un conjoint.

Tout autant que les hommes, elles ont aujourd’hui le loisir d’emprunter un chemin carriériste dans notre société occidentale. Cela se voit surtout dans les grandes villes où le nombre de célibataires explose.

Les citadins peuvent adopter un mode de vie en se centrant sur eux. Les offres de jobs, de formations, mais également celles de distraction leur permettent d’avancer seuls. L’importante concentration d’individus dans des périmètres réduits augmente nos chances de faire des rencontres.

Or, on parle davantage de contacts sociaux ou d’aventures amoureuses plutôt que de longues amitiés et de relations. Celles-ci n’ont évidemment pas disparu, mais le mode de fonctionnement de la société moderne pousse les jeunes actifs à développer leur propre image.

Si une personne anonyme trouvée sur internet est au fait de la moitié de votre vie, il est tout aussi probable que vous connaissez à peine notre voisin le plus proche. L’évolution des réseaux sociaux n’a fait qu’accentuer une société dans laquelle les contacts se multiplient.

Les amis sont souvent de passage, car ils vous servent dans un moment de votre vie qui change continuellement. Les va-et-vient sont nettement plus fréquents qu’au 20e siècle.

Un avenir flou

S’il est vrai que l’histoire a notamment été bouleversée par les guerres et les récessions économiques, l’avenir semble moins dessiné aujourd’hui. L’avènement de l’individualisme permet d’expérimenter plusieurs vies en une, mais les points de repère manquent.

Rares sont les personnes qui ont une voie toute tracée et qui s’y tiennent de nos jours. Sans tomber dans la caricature des gens qui vivent au jour le jour, le futur est opaque dans nos esprits.

Entre les virus tels que le Covid qui nous ont enfermés, la guerre en Ukraine qui a fait exploser les prix de l’énergie et le dérèglement climatique qui inquiète, il est devenu compliqué de se projeter. Cette incertitude crée une peur de l’engagement, quel qu’il soit. La situation politique d’un pays peut nous donner envie d’aller voir ailleurs.

Cela est valable pour l’aspect professionnel et sentimental. Rares sont les personnes qui accomplissent toute une carrière au sein de la même boite et exceptionnels sont les couples qui tiennent plusieurs décennies sans se quitter.

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Le nombre d’opportunités explose malgré un avenir indécis. Au plus notre choix est énorme, au plus la tentation de renouveau augmente. Le monde occidental tel qu’il se présente aujourd’hui nous pousse à guetter la moindre aubaine susceptible d’améliorer notre quotidien.

Le sentiment d’appartenance à un lieu ou à une nation est difficilement perceptible si ce n’est lors de grands évènements sportifs tels que la Coupe du Monde de football.

L’impression qu’on peut trouver toujours mieux

Pour en venir davantage à la vie sentimentale et cette peur de l’engagement amoureux, les citadins tendent à multiplier les partenaires pour assouvir leurs désirs. Du moins celles et ceux qui peuvent se le permettre. Dans un monde où nous pouvons scruter la vie des gens sur les réseaux sociaux, l’esprit se dissipe facilement.

Les personnes qui utilisent les applications de rencontres avec un certain succès connaissent ce sentiment où un individu peut rapidement remplacer une autre.

Dans ce contexte, les femmes ont en moyenne nettement plus de demandes que les hommes. Ces derniers se contentent pour la plupart de miettes. À la lumière de ce phénomène, l’envie d’engagement s’est probablement réduite entre les deux sexes. Il est commun de dire que la gent féminine est plus encline à s’engager que ses homologues masculins plus aventuriers.

Cela est moins vrai aujourd’hui dans un monde virtuel où les filles sont particulièrement sollicitées. Devant une demande importante, il est normal qu’elles deviennent plus difficiles en termes de critère chez leur futur partenaire.

L’homme mendiant vs l’homme alpha

De l’autre côté, certains garçons semblent prêts à sortir avec des femmes qui ne leur conviennent pas par manque de choix. Par la même occasion, ces déçus de l’amour s’ouvrent plus à l’engagement pour briser cette solitude de célibataire.

Dans certains cas, celle-ci d’étend sur des années ! Ceci ne vaut évidemment pas pour la petite catégorie d’hommes qui cristallisent toute l’attention féminine. Ces “hommes alpha” parfois appelés les “Chad” auront plus de difficultés à vouloir s’engager.

Les gens se mettent tout autant en couple qu’avant, si pas plus. Or, cette impression qu’on peut toujours trouver mieux raccourcit la moyenne des relations. Aussi, de nombreux duos pas compatibles se forment et sont vite rattrapés par une réalité qu’ils imaginaient autrement.

Une vie d’adulte sans cesse repoussée

L’engagement n’est pas qu’une question d’avenir flou ou d’options amoureuses, elle est aussi reliée à notre maturité. Le terme adulescent est employé depuis quelques années maintenant et désigne en gros des adultes au comportement adolescent.

Si vous regardez parfois les archives YouTube des années 80′ ou antérieures, vous remarquerez que les trentenaires de l’époque avaient l’air plus vieux que ceux d’aujourd’hui. Plus que le physique, le style vestimentaire, le langage adopté et le mode de vie correspondent davantage à ce que l’on imagine des quinquagénaires à l’heure actuelle.

Ce phénomène s’explique de diverses façons et ce n’est pas en quelques paragraphes que j’aurai la prétention de pouvoir vous le résumer. La conjoncture économique compliquée contraint de nombreuses personnes à être dépendantes de leurs parents.

Le fait de ne pas être autonome financièrement et de toujours habiter chez maman et papa ne nous permet pas d’affronter la dure réalité de la vie, peu importe notre degré de maturité. De multiples individus se complaisent finalement dans cette vie avec peu de liberté financière, mais également dénuée d’obligations.

La peur de l’engagement facilitée par le nouveau mode de vie

Dans ce contexte, certains mettent du temps à se sentir adultes et ne s’en cachent pas. Combien de trentenaires célibataires se posent-ils la question d’avoir des enfants ou non ?

L’engagement amoureux et la vie de famille font peur bien qu’elle soit encore communément vue comme un objectif à atteindre. Tout est continuellement repoussé dans ce monde où l’espérance de vie est certes plus longue. Nous vivons par ailleurs jeunes plus longtemps.

Ce mode de vie n’est pas sans inconvénient ! Certains se réveillent parfois trop tard et auront l’impression de sans cesse devoir rattraper le temps perdu. La peur de l’engagement amoureux est légitime et doit être mesuré. Or, elle permettra toujours d’effectuer plus aisément la jonction vers une vie d’adulte qui finira à un moment ou l’autre à nous tomber dessus.